2.0 out of 5.0 stars2.0
Bien avant de rejoindre l’équipe des Avengers, Natasha Romanoff, alias Black Widow, avait une « famille ». En renouant avec son passé d’espionne, elle devra faire face à une redoutable conspiration et combattre de vieux démons qui veulent à tout prix contrôler le monde. Critique sans spoilers !
La timeline "made in MCU"
Bien que le film fait l’ouverture de la Phase 4 du MCU au cinéma après un an de retard, les évènements de Black Widow se déroulent entre Captain America: Civil War (2016) et Avengers: Infinity War (2018). Le film aurait dû en tout logique se dérouler pendant la Phase 3 si la timeline avait été plus ou moins respectée.
Alors que le 24ème film du MCU signe la fin du contrat qui liait Scarlett Johansson et Marvel, un petit retour en arrière s’impose.
Nous sommes en 2010, les studios Marvel reviennent avec Iron Man 2, suite au succès du premier opus sorti en 2008 et nous présentent un personnage au doux nom de Natasha Romanoff incarné par Scarlett Johansson aux côtés du charismatique Robert Downey Jr. dans le rôle du génie, playboy, philanthrope, milliardaire, Tony Stark.
Scarlett Johansson retrouvera « la Veuve Noire » à plusieurs reprises au sein du MCU : Avengers (2012), Captain America: Le Soldat de l’hiver (2014), Avengers: L’Ere d’Ultron (2015), Captain America: Civil War (2016), Avengers: Infinity War (2018), Captain Marvel (2019) dans une scène post-générique, Avengers: Endgame (2019) et Black Widow (2021) dans lequel elle tient le rôle principal et qu’elle incarne pour la toute dernière fois.
Et pour les personnes qui n’ont manqué aucun film de l’univers Marvel savent en revanche ce qu’il advient du personnage de Natasha Romanoff dans le dernier Avengers et du sacrifice qu’elle fait pour sauver l’univers.
L'hypersexualisation de "Black Widow"
Vu pour la première fois dans Iron Man 2, Marvel nous présentaient un personnage féminin fort mais hypersexualisé à l’époque de sa sortie. Même si le long-métrage de Jon Favreau a été accueilli froidement par les fans, le cas de Black Widow fût un long débat durant plusieurs années. A travers les films du MCU dans lesquels elle apparaissait, le personnage était présenté comme un objet, une chose qu’on devait absolument posséder, voire un bout de viande. Tony Stark en fait même référence dans le film en disant « J’en veux ».
Dans un entretien accordé au site Collider, Scarlett Johansson s’était d’ailleurs exprimé sur l’hypersexualisation de Natasha Romanoff :
« Peut-être qu’à l’époque, je voyais ça comme un compliment. Parce que je voyais les choses différemment. […] Ça change maintenant. Maintenant, les spectateurs, les jeunes filles, reçoivent un message bien plus positif. Et c’est incroyable de faire partie de ce changement et d’être de l’autre côté de l’histoire et réussir à le faire progresser. D’évoluer. Je trouve ça cool.
Je pense que Natasha utilise sa sexualité comme une manière d’arriver à ses fins, pour manipuler la situation. […] Son pouvoir est sa sexualité, mais cela a changé au fil du temps. Sa force est en fait sa vulnérabilité. C’est là où l’on en est maintenant et dans ‘Endgame’, elle se sacrifie par amour. Elle sauve ses amis. Elle sauve tout le monde. Et je pense qu’être dans cette perspective et être capable de prendre cette décision, cet acte si altruiste est incroyablement puissant. C’est incroyable qu’elle puisse en être là. »
En plus de dix ans d’existence au sein de Marvel Studios, il est évident que si un film Black Widow avait vu le jour quelques années plus tôt, il n’aurait pas le même impact qu’aujourd’hui. Mais que vaut cet énième épisode estampillé Marvel ? En vaut-il la chandelle ? Etait-il nécessaire d’en faire un film ?
Enfin un film solo !
Dix ans après avoir été introduit au sein du MCU, Black Widow a enfin son propre long-métrage à l’instar de ses prédécesseurs et Captain Marvel, première héroïne Marvel à avoir eu son film solo début 2019.
Il aura fallu tout de même attendre dix ans pour que l’héroïne principal des Avengers ait son propre film avec Scarlett Johansson en tête d’affiche. Mieux vaut tard que jamais dira-t-on.
Dès l’ouverture, on pose les bases. On nous renvoie en 1995 durant la jeunesse de Natasha au sein d’une « famille » dans l’Ohio aux Etats-Unis. Une « famille » composée d’agents secrets russes, qui voit sa couverture compromise et qui doit à tout prix quitter le sol américain.
Dix années se sont écoulées, on retrouve Natasha en cavale en Europe de l’Est depuis l’affaire des accords de Sokovie dans Captain America: Civil War. Mais sa fuite ne sera pas de tout repos, la jeune femme va très vite se faire rattraper par son passé. Sa jeune sœur Yelena, qu’elle n’a pas revue depuis un moment, est recherchée par la Chambre Rouge, un camp de formation des Veuves Noires. Les deux sœurs vont devoir tout mettre en œuvre pour démanteler cette organisation.
Au cœur d’un vaste complot façon Captain America: Le Soldat de l’hiver, le film de Cate Shortland avait tout pour plaire sur le papier, mais malheureusement il n’arrive pas du tout à surprendre, tant les rebondissements sont prévisibles. La faute à des producteurs et des scénaristes qui restent dans leur zone de comfort en ne prenant aucun risque.
Du côté du casting, c’est très partagé. D’un côté, on a Scarlett Johansson qui nous offre une Natasha Romanoff pleine d’humanité qu’on aurait aimé voir d’avantage tout au long de son périple au sein du MCU. Florence Pugh, révélation du film d’horreur Midsommar, est ici exceptionnelle en Yelena Belova. On penserait même qu’elle porte à elle-seule le film en faisant presque de l’ombre à l’actrice principale. Rachel Weisz qui joue la mère Melina, est littéralement invisible aux yeux du public. Surtout quand on connait son talent. En ce qui concerne le personnage de Alexei Shostakov incarné par David Harbour (Stranger Things), celui-ci est d’une lourdeur. De l’humour à gogo pour meubler un scénario relativement faible.
Et de l’autre côté, il y a les antagonistes. Dreykov, joué par Ray Winstone, incarne ici l’archétype même du mâle dominant voire de manipulateur qui cherche à avoir une emprise envers les femmes. Quant au personnage de Taskmaster, super-vilain iconique de l’univers Marvel, celui-ci manque cruellement de charisme avec ses faux airs de Terminator voire une pâle copie du Soldat de l’hiver.
Et puis comme chaque film estampillé Marvel qui se respecte, l’action est au rendez-vous. Les scènes sont parfaitement chorégraphiées ou presque, mais n’offrent pas de combats mémorables.
P.s. : N’oubliez pas de rester jusqu’à la fin du générique pour découvrir ce que Marvel Studios nous réservent pour la suite… Parce qu’un.e vrai.e fan Marvel reste jusqu’à la fin du générique !
Même si le film n’était pas réellement utile, il n’offre pas cependant une fin digne et honorable au personnage de Scarlett Johansson comme ce fût le cas pour Robert Downey Jr ou encore Chris Evans dans Avengers: Endgame. Malgré son faible scénario, c’est un clap de fin pour la célèbre Veuve Noire du MCU.