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Une histoire d’amour : une pièce écrite et mise en scène par Alexis Michakik, à la Scala Paris jusqu’au 21 août.
Dans le film Shakespeare in love, un personnage demande s’il est possible de montrer la vérité du sentiment amoureux au théâtre. Dans ce film, où le sujet était Roméo et Juliette, évidement c’était cette fameuse pièce qui était la réponse.
Après avoir vu Une histoire d’amour écrit et mis en scène par Michalik, il est légitime de donner une autre réponse.
On ne le répétera jamais assez, ceux qui n’aiment pas le théâtre : ALLEZ VOIR LES PIECES DE MICHALIK. C’est une promesse de se laisser convaincre. Et comme il gagne un Molière tous les ans pour ses créations, on peut toujours les voir quelque part.
Le résumé
« Katia et Justine tombent amoureuses, un amour de conte de fée. Justine veut un enfant. Katia, trop souvent blessée par la vie, finit par accepter qu’elles tentent toutes les deux une insémination artificielle. Katia tombe enceinte, mais quelques jours avant la naissance de leur enfant, Justine disparaît… Douze ans plus tard, Katia va mourir. Elle va devoir trouver un tuteur pour sa fille, Jeanne. Sa seule option : son frère, William, écrivain cynique, qu’elle n’a pas vu depuis 5 ans. »
Enfin un couple lesbien sur scène
Le théâtre peut être vu comme « rétrograde » ou pas en accord avec son temps. L’histoire d’amour présentée est multiple, mais commence centrée sur un couple de femme. Ce couple au début des années 2000 qui n’a pas encore le droit de se marier, de faire un enfant, évolue et nous montre une relation passionnelle. Mais on n’oublie pas les problèmes, les disputes, les ruptures, les relations familiales, les conventions sociales qui finissent par les rattraper. Même si tout est romancé, avec une narration des événements plutôt rapides.- La pièce faisant 1h30- L’écriture est suffisamment subtile pour donner un sentiment de vérité, de vraisemblance. Cette histoire d’amour qui était centré sur ces femmes dérive subtilement vers le frère et sur une enfant (non pas d’amour entre l’enfant et le frère voyons !). On voit justement un amour filial naitre, malgré la situation et les problèmes.
Du Michalik dans toute sa splendeur
L’histoire est belle, tendre et la mise en scène est si fluide qu’on pourrait presque avoir un goût de cinéma, en mieux.
Même si on pourrait émettre des réserves sur certaines ficelles narratives qui donnent parfois à voir des personnages ou situations un peu stéréotypées. L’ensemble fonctionne étonnamment bien, et même si certaines scènes sont prévisibles elles nous arrachent les larmes tout de même bien.
Seul bémol pour les petites bourses, c’est du théâtre privé, et donc il faut compter environ 40 euros la place. Mais la salle de la Scala est moderne, avec de la place pour les genoux, une bonne visibilité un peu partout.
Petit plus : la bande son est top et accessible sur le site de la Scala et sur Deezer ! On y retrouve Adele, Rihana, Joan Baez, Aznavour…