4.0 out of 5.0 stars4.0
En 2014, Daesh proclame l’instauration d’un califat sur un territoire étendu entre l’Irak et la Syrie. La mini-série franco-belge-israélienne d’Arte nous plonge au cœur de la terrible guerre qui oppose les forces kurdes aux djihadistes de l’Etat Islamique.
Antoine (joué par Félix Moati), croit apercevoir sa sœur (Mélanie Thierry) à la télé dans une vidéo réalisée par des combattantes kurdes. Le choc est d’autant plus fort qu’il la croyait morte, assassinée dans un attentat à la bombe plusieurs années auparavant. Il va alors partir à la recherche d’une sœur dont il était très proche avant que de sombres événements ne les séparent. Cette quête va le mener à se plonger dans le conflit syrien, aux côtés des forces kurdes, notamment celles du YPG, un groupe armé syrien composé d’hommes mais aussi de femmes et d’occidentaux partis combattre l’Etat islamique.
No man’s land est composée de plusieurs histoires personnelles qui lui donnent une énergie et un rythme qui se fait rare. Tous les personnages ont une raison différente de participer au combat. Mais quel que soit leur camp, ils viennent pour une raison précise. Une raison qu’ils connaissent déjà ou qu’ils vont découvrir. Au cours de son périple Antoine va croiser la route des combattantes du YPG, dont fait partie Sarya (Souheila Yacoub), une jeune au caractère affirmé et dotée d’un courage hors-norme. En parallèle de la résistance des forces kurdes, on suit trois anglais engagés dans le djihad. La violence de l’Etat islamique, autant psychologique que physique, va mettre leur amitié à rude épreuve.
La dureté des combats entre kurdes et djihadistes est édifiante. Cette série ne cherche ni à justifier ni à donner des leçons, mais seulement à mettre en avant les émotions et les sentiments des personnages, dans un pays aussi beau que terrifiant. Au contraire, on s’interroge sur ce qu’on va chercher là-bas, que ce soit du côté Kurde ou du côté de Daesh.
Dans un territoire désert, ce thriller mélange drame sur fond d’espionnage. Les protagonistes sont tout aussi nombreux que leurs intérêts. Entre services secrets Israéliens, combattants kurdes et djihadistes européens. Arte nous propose une série qui présente à merveille les enjeux géopolitiques contemporains d’un espace en proie à des conflits permanents sans pour autant tomber dans manichéisme évident.