Wajdi Mouawad, dramaturge, comédien, plasticien… L’artiste qui bouleverse son auditoire.
Qui est Wajdi Mouawad ?
Certains auront reconnu le nom à l’affiche du film Sous le ciel d’Alice (2020) dans lequel il joue, et des affiches du théâtre La Colline. Il dirige en effet ce théâtre national situé dans le 20ème arrondissement de Paris depuis 2016.
Né le 16 octobre 1968 au Liban, il est également dramaturge, comédien, cinéaste, plasticien… Wajdi Mouawad fait ses études au Québec et est diplômé de l’Ecole Nationale d’Art Dramatique du Canada. Plus rien ne l’arrête, il co-fonde avec Isabelle Leblanc sa première compagnie l’année de l’obtention de son diplôme en 1991 et enchaine l’écriture et les projets avec des structures au Canada et en France.
« Il est vrai que je suis acteur et auteur, cinéaste parfois et plasticien, mais cette frénésie ne touche qu’à une chose : mon amour profond du théâtre. »
En France ou au Québec, il se distingue avec ses pièces fortes et poétiques notamment Littoral (1997) et Incendies (2003) qui seront adaptées au cinéma.
Avant La Colline, il dirige le théâtre de Quat’Sous à Montréal de 2000 à 2004
Il s’inscrit dans le théâtre public, ou conventionné, qui donne une grande place à la création et à l’innovation théâtrale.
Sa sensibilité, sa création
Profondément touché par la guerre au Liban, ses mises en scène et sa plume nous poussent à penser la société de manière différente. Il donne du lien entre l’histoire du monde, sa mise en perspective et nos émotions. Wajdi Mouawad confronte son histoire et ses comédiens, la mise en scène, donne à voir un théâtre fort et moderne.
Exemple d’un projet qui montre la manière de travailler de Wajdi Mouawad :
En 2011 il propose à 50 adolescents de participer à une aventure sur 5 ans : « Avoir 20 ans en 2015 ». Ces jeunes forment 5 groupes de 10 personnes qui viennent de Nantes, Namur, Mons, La Réunion et Montréal.
Le projet est né d’une réplique d’Incendies, où une grand-mère dit à sa petite-fille : « Si tu veux t’en sortir, tu dois apprendre à : lire, écrire, compter, parler et penser. »
Chaque verbe de la réplique est liée à une ville où vont les adolescents : : Lire à Athènes, Écrire à Lyon, Compter à Auschwitz, Parler au Sénégal, et Penser au cours d’un voyage divisé en deux parties : tout d’abord dans la ville liée au verbe choisi et ensuite à Athènes. Cette deuxième étape pensé comme un voyage en mer. Ils sont alors tous ensembles à cette deuxième partie un fois par an, avec Wajdi Mouawad et les accompagnateurs.
L’aboutissement de ce projet n’est pas théâtral, c’est avant tout une aventure littéraire et spirituelle.
Ce dramaturge remue les tripes et bouscule. Le lecteur ou le spectateur qui s’aventure dans une œuvre de Wajdi Mouawad en ressort bouleversé, grandi, et se confronte à des émotions fortes.
Vivement la prochaine saison au théâtre La Colline où on peut voir chaque année ses créations.