Inscrit le 18 décembre par l’Unesco sur sa liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité, le taï-chi a franchi la nouvelle étape pour la reconnaissance internationale de la civilisation chinoise, après la calligraphie en 2009, l’opéra de Pékin en 2010 ou encore l’acupuncture la même année. C’est un art martial vieux de plusieurs siècles, à l’origine pensé pour le champ de bataille.

Le Tai-chi inscrit à l'Unesco

Il est désormais principalement perçu comme une forme d’exercice physique doux et de bien-être. Il est pratiqué par des personnes de tous âges en Chine, comme en France, notamment dans les rues ou bien encore les parcs où ils enchaînement des mouvements lents et rapides afin d’entretenir le corps et l’esprit. 

 

Le fait qu’il soit connu et reconnu par le reste du monde grâce à la décision de l’Unesco, cela répond à l’intérêt grandissant de cette pratique. En effet, de plus en plus d’adeptes s’y exercent afin de calmer l’esprit et d’apprendre à gérer le stress, mal bien connu du XXIe siècle.

Qu'est ce qu'est le Tai-chi : un art martial chinois ou une gymnastique de santé ?

Le taï-chi consiste en la réalisation de séries de mouvements en solo ou de gestes de combat contre un adversaire. À force de le pratiquer, il améliore la posture, fortifie le corps, renforce la flexibilité, permet une meilleur concentration et gestion de stress (au même titre que le yoga ou la méditation). Ce n’est pas une discipline uniforme car elle compte plusieurs « écoles », le plus souvent identifiées par le nom d’un clan et dont les pratiques diffèrent. Le plus populaire en Occident et notamment en France est le style « Yang » avec ses gestes circulaires lents, contrairement au style « Chen » qui comprend des mouvements plus vifs. Il est possible d’ajouter l’utilisation d’armes à la pratique comme l’épée, le bâton, l’éventail, les poignards….

 

Le Tai-chi – ou Taï-chi-chuan – est une discipline chinoise qui, de part ses exercices énergétiques, appartient au domaine de la médecine traditionnelle chinoise. Mondialement connu pour sa pratique lente, le classant plus volontiers dans la catégorie de gymnastique de santé et bien-être ; il ne faut pas oublier qu’à l’origine c’est un art martial.

 

Il connaît une renommée en Chine vers la fin du XIXe siècle. Cet aspect-ci n’est pas particulièrement demandé aujourd’hui puisque les praticiens s’exercent plus volontiers sur les enchaînements énergétiques. La recherche du bien-être et de la santé a prit le dessus, or cet aspect là du tai-chi est complémentaire à l’aspect art martial. La difficulté des exercices est l’enchaînement codifié des postures, des gestes dans la lenteur. En prenant conscience du sens originel d’un geste, celui du combat, on peut acquérir des repères précis et concrets, ce qui permet par la suite d’exécuter et de mémoriser le mouvement en question avec beaucoup plus de précision. En se référent directement à une situation concrète du combat, l’appropriation des gestes se fait de manière
naturelle. Chaque geste a son objectif d’énergie et de technique.

Mais d'où vient le thaï-chi ?

Mais d’où vient le tai-chi-chuan ? De Chine, en particulier à Pékin. C’est grâce au maître Yang Luchan (1799-1872), au cours du XIXe siècle, que cette discipline acquière une renommée. Il l’a apprise à Chenjia Gou, village de la province de Henan, sous la direction de Chen Changxing (1771- 1853). Sa philosophie pratique a conquit de nombreuses personnes de la haute société de Pékin. Mais le but premier de Yang Luchan en présentant son art, est de montrer les grandes capacités, qui méritent d’obtenir une place auprès des autres écoles d’arts martiaux.

 

Mais il existe plusieurs théories sur la naissance du tai-chi. Les deux interprétations historiques fondamentales seraient que son origine soit située à l’extérieur ou à l’intérieur du village de Chenjia Gou. Dans la première hypothèse, on pense que le tai-chi a été inventé par Zhang Sanfeng, ermite taoïste qui habitait dans la montagne du Wudang au XIVe siècle. Son art a été pratiqué et transmis jusqu’à la fin du XVIIIe siècle à Whang Zongyué, l’auteur du « Tai-chi-chuan jing », qui l’a enseigné au village de Chenjia Gou. Cette interprétation a été difusée au début du Xxe siècle par le courant de l’école Yang de tai-chi.

 

La deuxième hypothèse remonte la fondation du tai-chi-chuan à Chen Wangting (1600-1680) de la 9e génération du clan Chen. Grand guerrier, il a élaboré la forme de base du tai-chi dans le village de Chen avec l’apport d’élément issus des autres arts martiaux. Cette interprétation critique donc la première, et a été présentée dans les années 1930 par Tang Hao, historien des arts martiaux chinois.

 

Bien qu’aucune de ces hypothèses ne soient fondées, l’appellation d’art martial pour le tai-chichuan n’apparaît à Pékin qu’avec Yang Luchan au XIXe siècle. Cette discipline est donc tout autant un art martial qu’une pratique ou philosophie énergétique de bien-être et de méditation où l’idée de pratique souple permettant de bien faire circuler le « chi » ou « qi » prédomine. Ces idées caractéristiques du Yangshi tai-chi-chuan dans l’art martial dynamique et rapide, permettent peu à peu la transformation pour en arriver à la discipline d’aujourd’hui.

Les bienfaits du thaï-chi

La pratique régulière voir quotidienne est recommandée puisque cela permet un renforcement de la constitution physique et du système immunitaire. Il est donc bénéfique pour toutes maladies cardio-pulmonaire, respiratoires, cancers ainsi contre le Covid-19 !

 

L’intérêt médical est donc important car il s’avère qu’il soit efficace sur les symptômes de plusieurs maladies. Que ce soit un effet placebo ou scientifiquement prouvé, des effets positifs ont été constatés pour ceux qui souffraient de fibromyalgie, d’arthrose, de polyarthrite rhumatoïde ainsi que ceux atteints de la maladie de Parkinson, dans la lutte contre la douleur et la mobilité.

 

Beaucoup d’études rendent compte des bienfaits de la pratique régulière du tai-chi. Il améliore l’équilibre, réduit les risques de maladies cardiovasculaires. L’amélioration de la qualité de vie en augmentant la capacité d’exercice de certains patients est un fait. L’avantage de cette discipline s’est qu’elle est dite douce, ce qui permet de la pratique a tout âge. Des études ont même constaté des effets moraux bénéfiques pour les femmes en rémission du cancer du sein.

 

Ses bienfaits sont également reconnus sur le plan moral et psychiques des adeptes. En effet, en se concentrant sur l’exécution lente et précise des postures, tout en se focalisant sur la respiration, un état de bien-être général se fait sentir. Il y a donc une diminution de l’anxiété, du stress, des insomnies etc.

 

En clair, il n’y a donc pas de résultats scientifiques probants montrant que le tai-chi est meilleur que n’importe quel autre exercice pour certaines maladies, mais que grâce à ses bienfaits de bien-être sur le corps humain, il était capable pour certains adeptes de surmonter leurs problèmes de santé voir de les diminuer fortement.

Les différences entre le yoga et le qi-gong

Le Tai-chi, le Qi Gong et le Yoga partagent des similitudes. Mais il ne faut pourtant pas les confondre. Le Tai-chi et le Qi Gong sont tous les deux des « arts internes » qui utilisent le corps en travaillant sur la lenteur, la respiration et l’harmonisation du « Qi » ou « Chi ». Tous deux sont issus des philosophies taoïste, confucianiste et bouddhiste, tirant leurs origines de Chine. Le Qi Gong est ce qu’on appelle un art-santé, c’est-à-dire que les techniques visent à renforcer les différents organes et à prévenir les maladies.

 

Parallèlement, le Tai-chi est plutôt tourné vers le développement personnel en apprenant à garder le calme, à mieux gérer le stress et améliorer le bien-être intérieur et physique. Ce dernier se définit comme une pratique généraliste en travaillant le corps dans sa globalité, contrairement au Qi Gong dont les techniques visent des organes spécifiques.

 

Le Yoga quant à lui vient d’Inde et non de Chine. Sa pratique régulière permet de favoriser la concentration, la gestion du stress, le renforcement musculaire, la souplesse… Le yoga associe un travail de respiration et de postures. Comme il implique une grande concentration, cela nécessite un apprentissage de la maîtrise de l’esprit.
Ces trois disciplines sont donc similaires mais leurs différences les rendent complémentaires.

 

Le Tai-chi a donc été reconnu cet hiver comme une pratique culturelle traditionnelle du monde chinois à préserver. Cette reconnaissance permet à cette discipline de s’épanouir. Rappelons que l’objectif premier de la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO est de faire connaître et de protéger les sites et les pratiques que l’organisme considère comme exceptionnel.

 

En conclusion, le Tai-chi, art martial chinois du bien-être, apporte des bienfaits physiques et psychologiques depuis plusieurs décennies dans le monde entier. Sa pratique régulière fait de cette discipline une pratique culturelle traditionnelle à perpétuer et à protéger. Grâce à son entrée sur la très sélective liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, organisme de l’ONU, le Tai-chi va pourvoir continuer à vivre des jours heureux, surtout que sa pratique peut avoir des bénéfices contre la crise sanitaire.

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