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« Tout simplement noir » : tout simplement génial !

4.0 out of 5.0 stars

L’histoire suit le parcours de JP (campé par Jean-Pascal Zadi), un acteur raté de 40 ans, qui décide de se mettre en avant pour organiser une marche de la contestation noire en France.

Initialement prévu au printemps puis repoussé à cause de la crise sanitaire que traverse actuellement le monde, Tout simplement noir débarque enfin sur les écrans français. Alors que la France entière s’attendait à voir l’adaptation sur grand écran de Kaamelott (Premier Volet d’Alexandre Astier), la comédie française de l’été semble être un film sorti de nulle part, mais pourtant d’actualité : Tout simplement noir ! Avec ses faux airs de documentaire drôle et incisif, le film réussit à déconstruire un certain nombre de clichés. Les réalisateurs Jean-Pascal Zadi et John Wax s’interrogent sur l’identité des Noirs en France en donnant un grand coup de pied dans notre paysage.

Pour créer du buzz, JP fait appel à des personnalités comme Fary, Omar Sy, Fabrice Eboué, JoeyStarr, Soprano, Eric Judor, Ramzy Bedia, Claudia Tagbo, Jonathan Cohen et plein d’autres qui jouent respectivement leurs propres rôles en apportant cette touche humoristique qui résonne étonnamment avec l’actualité. Une actualité fortement marquée par les manifestations contre le racisme qui ont suivi la mort de l’américain George Floyd, tué par un policier et par les rassemblements en hommage à Adama Traoré en France.

Ecrit et imaginé par Jean-Pascal Zadi il y a cinq ans, il s’amuse en racontant : « La critique répète que notre film était casse-gueule, sur la corde raide. Pour moi, rien de plus naturel, d’organique, que de parler des Noirs en France, un sujet que je connais bien. Je me sens tout à fait à ma place et n’ai jamais eu l’impression d’aller au casse-pipe. Pour moi, on peut rire de tout à condition que tout le monde ait la parole. Les rieurs ne doivent pas toujours être du même côté ».

Produit par Gaumont, les producteurs ont d’ailleurs donné carte blanche à Zadi et Wax, en laissant même parfois improviser comme ils l’entendaient. « Le film est écrit à 80% et improvisé à 20% » précise Jean-Pascal Zadi qui s’offre pour la première fois son vrai premier rôle au cinéma alors qu’il était jusqu’ici un illustre inconnu du grand public.

Tout simplement noir est une vraie réussite. Même si la forme est parfois répétitive, le fond demeure intelligent. Le film parvient à jouer avec les clichés, à se poser les bonnes questions sur l’identité, le communautarisme et le racisme avec un humour toujours pertinent. Tout simplement… merci !

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