4.0 out of 5.0 stars

 

Rattrapé par un lourd passé, Shang-Chi – incarné par l’acteur Simu Liu – va devoir affronter la mystérieuse organisation des Dix Anneaux… dirigée par son père. Critique garantie sans spoils !

Qui est Shang-Chi ?

Avant de parler du film, il est important de savoir qui est ce personnage de l’écurie Marvel méconnu chez nous. Shang-Chi est à l’origine un personnage imaginé dans les années 70 par Steve Englehart, Al Milgrom et Jim Starlin (le créateur de Thanos), durant la période où les films de kung-fu faisaient le bonheur des férus de cinéma d’arts martiaux. Bruce Lee fut d’ailleurs une grande inspiration pour la création du personnage.

 

Surnommé « le Maître du kung-fu », Shang-Chi est connu pour être le fils du criminel Fu Manchu, plus connu sous le nom du « Mandarin », qu’il a élevé afin qu’il devienne un assassin. Entrainé par les plus grands maîtres d’arts martiaux mais ne voulant pas ressembler pas à son père, le jeune homme se fit passer pour mort et disparaît pour détruire l’organisation de celui-ci. 

 

Au cours des dernières décennies, Shang-Chi a fait son retour au sein du groupe Heroes for Hire (Héros à Louer en vf) où il croisa la route de Spider-Man, Iron Fist, Wolverine et pleins d’autres.

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Les origines du Mandarin : De Fu Manchu à Wenwu

Connu pour être l’antagoniste principal d’Iron Man dans les comics, Fu Manchu est en réalité un personnage imaginé par le romancier britannique Sax Rohmer dans une série de romans où il est décrit comme un génie du mal et qui contribua au stéréotype lié à la crainte en Occident du « péril jaune ». Considérés comme canoniques, les romans de Rohmer ont servi de base pour intégrer le personnage dans les comics durant une décennie (1973-1983), mais Marvel en perdra les droits. Ce qui explique pourquoi il reviendra sous différentes identités dans les comics.

 

Même si l’on connait l’organisation des Dix Anneaux depuis le premier volet d’Iron Man (2008), le Mandarin fit sa première apparition dans Iron Man 3 (2013) sous les traits de Ben Kingsley, mais il s’avérait qu’il s’agissait en réalité d’un acteur nommé Trevor Slattery qui faisait semblant de semer la terreur dans le monde et qu’il était sous les ordres du docteur Aldrich Killian (Guy Pierce) de l’agence A.I.M. qui affirmait être le vrai Mandarin. Un twist qui avait énormément divisé les fans.

 

Lors de la sortie de Thor: Le Monde des Ténèbres (2013) en DVD et Blu-ray, on pouvait y trouver en bonus le court-métrage Marvel One Shot intitulé Longue Vie au Roi (All Hail the King en vo) où l’on retrouvait Trevor Slattery dans une prison haute sécurité où il se faisait interviewer par un réalisateur de documentaires qu’il lui révèle qu’il fait partie de l’organisation des Dix Anneaux et que le vrai Mandarin est en colère contre lui qu’il ait usurpé son identité et de s’être moqué de son nom. Une bonne excuse pour Marvel Studios d’introduire le véritable vilain que les fans attendent depuis longtemps.

 

Il faudra tout de même attendre l’année 2021 dans le film Shang-Chi et la Légende des Dix Anneaux pour que le personnage tant attendu débarque au sein du MCU. Rebaptisé Wenwu, le Mandarin possède désormais le visage de la légende hongkongaise Tony Leung (2046, In the Mood for Love) où il donne la réplique au nouvel Avenger Simu Liu qui interprète le héros.

Le Seigneur des Dix Anneaux

Armé de ses Dix Anneaux depuis plus d’un millénaire, le Mandarin a traversé les siècles en battant bon nombre d’ennemis dans le monde lui donnant au passage d’immenses pouvoirs. Dans les comics, le Mandarin porte les dix anneaux autour des doigts. Des bagues colorées dont il est impossible de ne pas faire la comparaison avec le Gant de l’Infini orné des six Pierres d’infinité que portait Thanos.

 

Pour les besoins du film, le réalisateur Destin Daniel Cretton et son équipe ont voulu s’éloigner du matériau d’origine en proposant au public une nouvelle version de ces fameux anneaux. C’est en visionnant le film La 36ème Chambre de Shaolin où le spectaculaire Gordon Liu (Kill Bill) arborait sur ses avants-bras des anneaux en métal de combat connue pour être une arme traditionnelle du kung-fu. Ce qui apporte une vision neuve du personnage du Mandarin.

Avec tous ces changements, que vaut vraiment ce 25ème film du Marvel Cinematic Universe ? Est-il à la hauteur de nos espérances après le très moyen Black Widow ? Critique kungfuesque garantie sans spoils !

Du kung-fu "Made in Marvel"

En découvrant ce long-métrage, la première chose qui frappe est de constater que Marvel Studios essaient de sortir de leur zone de comfort avec leur univers cinématographique, même si l’on sait qu’ils cherchent à viser essentiellement le marché chinois et asiatiques ainsi que les amateurs de cinéma d’arts martiaux.

 

Avec Shang-Chi, nous sommes en territoire inconnu. A l’instar d’Ant-Man ou encore Captain Marvel, on pouvait s’attendre à un énième film mineur de la célèbre franchise cinématographique. Avec une origin story sur un super-héros méconnu du grand public, une faible promo (particulièrement en France) et son arrivée après l’insignifiant Black Widow et les séries Disney+ ne permettait pas de créer une telle attente. Bien au contraire, Shang-Chi est une petite surprise !

 

Tout comme Black Panther, la mise en lumière d’une nouvelle culture chez Marvel apporte un véritable dépaysement aux spectateurs. Inspiré par les films de Tsui Hark, Zhang Yimou, Bruce Lee voire même au manga Dragon Ball Z, le réalisateur a clairement voulu leur rendre hommage. Les chorégraphies sont plutôt bien orchestrées avec la performance de l’acteur principal Simu Liu qui s’investit pleinement dans ses performances physiques, même si son jeu d’acteur peine un peu à voir sur certaines scènes. Néanmoins, cela n’impacte en rien sur la réalisation des scènes de combats qui s’inspire des films de Jackie Chan (Ndlr : la scène du bus !) où les acteur.rice.s s’amusent clairement avec les accessoires et les décors. 

 

Avec une jolie photographie, une direction artistique et son déluge d’effets visuels (un poil too much) inspirés par la culture asiatique et sa mythologie, à l’écriture du film, on retrouve Dave Callaham, responsable du très mitigé Wonder Woman 1984. Et même si cela reste très rythmé et parfois bancal comme la plupart des productions Marvel, il s’en tire plutôt bien avec ce récit alliant le MCU et l’heroic fantasy.

 

Aux côté de Simu Liu, on retrouve la stand-uppeuse & rappeuse Awkwafina (Golden Globe de la Meilleure Actrice 2020 pour L’Adieu) qui signe ici une performance plutôt chouette et touchante. Son duo avec l’interprète de Shang-Chi brille de mille feux et fonctionne à merveille à l’écran. Bien que le reste du casting fait de son mieux, la palme revient à Tony Leung qui offre au personnage de Wenwu une profondeur dramatique bien plus intéressante que la majorité des vilains que le MCU avait pour habitude de nous offrir. Et quel bonheur de revoir Michelle Yeoh, l’une des plus grandes stars du cinéma d’action asiatique !

Même s’il est loin d’être le blockbuster parfait, Shang-Chi et la Légende des Dix Anneaux est une jolie surprise et remplit son contrat tout en apportant un vent de fraîcheur chez Marvel Studios malgré quelques maladresses d’écriture.

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