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Eté 1976. Gilles, alors âgé de 11 ans décède des suites d’un accident de la route sous les yeux de son grand frère Jean-Louis. Ce banal été en famille, sur les petites routes bretonnes, s’est transformé en véritable basculement dans la vie de la famille de l’auteur. Ce témoignage poignant prend le contre-pied complet des dernières sorties de l’auteur dans sa découverte de la sexualité (Extases, tome 1 & 2, Casterman).
L'accident tragique
Un voyage en roulotte, un petit frère remuant, un chauffard, un choc et une fuite. Ces flashs et ces images continuent de hanter la mémoire de JeanLouis Tripp. Le co-auteur du Magasin Général (Casterman) se livre dans ce roman graphique puissant et poignant qui revient sur la mort tragique de son petit frère, Gilles, âgé de 11 ans, alors que Jean Louis n’en avait que 18.
Du noir et blanc poignant
Son témoignage, comme ceux de ses proches, nous transperce de part en part. Les émotions sont palpables dans le récit comme dans nos yeux. Le choc, le déni, la colère, la dépression, l’acceptation et la reconstruction. Toutes les étapes du cycle du deuil ont été traversées par la famille Tripier. Elles rythment le récit, soutenu par les magnifiques planches en noir et blanc. Le dessin sert complètement le propos. Le trait est travaillé et maitrisé. Dans cet ouvrage, nous avons tous les meilleurs côtés de ce qui fait l’art du roman graphique.
Des planches totalement muettes mais qui disent tellement sur la peine, la douleur et la perte de repère. Des planches aux dessins confus qui traduisent l’état d’esprit de l’auteur. Surtout cette image, si forte, si marquante, de la main de Gilles arrachée à celle de JeanLouis au moment de l’impact. Cette image qui revient tout au long de l’ouvrage comme elle est revenue hanter les souvenirs de JeanLouis. Cette image qui restera à l’intérieur de notre mémoire une fois la BD refermée.
Une lecture lourde psychologiquement
Que l’on est été touché par la disparition d’un proche ou non, ce témoignage personnel a une portée universelle et cathartique. Il est quasiment impossible de rester de marbre en lisant Le Petit Frère, tant le texte est déchirant.
Attention tout de même, certaines scènes sont extrêmement poignantes. Il est donc conseillé que vous lisiez cette BD dans de bonnes conditions psychologiques.