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Jean-Pierre Bacri : une perte pour le théâtre et le cinéma français

Alors que les théâtres et cinémas sont toujours fermés, un grand comédien et dramaturge meurt. Jean-Pierre Bacri est mort le 18 janvier, à l’âge de 69 ans. 

Bacri : un homme de théâtre

Jean-Pierre Bacri fait les cours Simon et Périmony. Il commence alors sa carrière d’acteur et dramaturge (il écrit 5 pièces entre 1977 et 1980). C’est 1987 qu’il rencontre Agnès Jaoui, sa partenaire d’écriture, de jeu, et de vie. 

 

« L’expérience de ma vie, c’est elle. C’est même LA rencontre de ma vie. J’ai appris la moitié de ce que je sais avec elle« , expliquait- il à Studio. « Elle m’a apporté une exigence sur le fond et une connaissance de la psychologie. Elle m’a fait comprendre que les gens masquent sans cesse leur propos.« 

 

Ensemble, ils vont signer les plus belles pièces contemporaines du théâtre français. Ils amènent un ton piquant et renouvellent le répertoire. En effet on retrouve des dialogues à la fois légers et lourds de sens, des situations intenses et quotidiennes. Ils obtiennent d’ailleurs un Molière d’auteur pour Cuisine et dépendances.

 

Sa carrière de comédien ne fait aucun doute, et il jouera dans pas moins de 15 pièces. En 2017 il gagne le Molière du meilleur comédien pour Les Femmes Savantes.  

 

Un air de famille, et Cuisine et dépendances sont ensuite adaptés au cinéma et rencontrent un franc succès. 

 

« J’ai fait ce métier parce que je ne voulais pas me raser tous les jours. Je n’ai pas de bagnole, pas de maison. J’aime la liberté. Et ma liberté, c’est de dire oui à un scénario qui me plait et seulement s’il me plait. Un bon acteur dans un mauvais film, il s’emmerde »

Mais aussi un homme de cinéma

Il s’illustre au cinéma où son physique d’ours et son air grognon plait. Il jouera dans plusieurs comédies. Il joue notamment dans Didier, Le sens de la fête, ou La cité de la peur. Il a un potentiel comique très fort et il sait aussi jouer avec la corde sensible, c’est pour ça qu’il a autant de succès dans les comédies française. Il est alors le bourru au grand cœur du cinéma français. 

 

« J’ai tendance à aller vers ce genre de rôles. Les battants genre Harrison Ford, à qui le monde fait des misères, cela ne m’intéresse pas. Rien ne me touche plus que le désarroi. Il suffit d’une phrase ou d’une image pour me faire pleurer. Je pleure souvent d’ailleurs. Ca fait du bien. »

 

Mais il n’oublie pas pour autant l’écriture, et co-écrira avec Agnès Jaoui 9 scénarios pour le cinéma. Les récompenses côté César sont nombreuses autant pour son rôle d’acteur que de scénariste.

 

C’est donc avec beaucoup d’émotion que la famille du cinéma et du spectacle dit au revoir à Jean-Pierre Bacri. Peut être une occasion pour découvrir ou redécouvrir ses films ?

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