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Ecrit par Aidan Chambers, ce roman a d’abord été publié en 1983 sous le nom de « La danse du coucou ». Il a été récemment remis sous les feux des projecteurs puisque son adaptation cinématographique par François Ozon est sortie en juillet 2020 sous le nom d’Été 85.
Hal, l’un des protagonistes, nous raconte l’histoire de son premier amour. C’est le récit d’un chapitre important de sa vie, de sa rencontre avec Barry au jour où tout basculera, en passant par une promesse qui fera tout changer.
« Et plus je le vois, plus il me plaît. Ce qui constitue un des plus grands mystères : comment sait-on en quelques minutes que quelqu’un nous plaît ? Pourquoi cela va-il si vite avec telle ou telle personne et pas avec les centaines, les milliers d’autres qu’on rencontre en chemin chaque année ? »
Été 85 a été un réel coup de cœur. Il aborde de nombreux sujets liés à l’adolescence avec une justesse particulière. Il ne raconte pas simplement l’histoire d’amour entre deux garçons, mais une histoire d’amour tout court, universelle, à laquelle tout le monde peut s’identifier. Le lecteur assiste à la rencontre d’Hal et Barry et les suivra au fil de leurs aventures, dans leurs joies, leurs peines, ainsi que leurs premiers émois. Les deux protagonistes vont se découvrir, s’aimer, se disputer parfois, mais surtout, ils vont vivre. Ils vont se faire un million de souvenirs en sept semaines, des souvenirs mémorables qu’ils seront loin d’oublier.
Néanmoins, un événement mentionné dès le début, viendra tout faire basculer et apportera une lecture différente à ce livre. Dès les premières pages, il plonge le lecteur dans la surprise, l’incompréhension et le choc, pourtant il promet un récit magnifique teinté de beaux moments. C’est un récit sur l’amour et l’amitié, la vie et la mort, un véritable un ascenseur émotionnel qui nous fait passer du rire aux larmes en un rien de temps. C’est une ode à la vie qui vous incite à vivre et à profiter de tous ces petits moments qui peuvent paraître insignifiants, mais en réalité si importants.
La plume de l’auteur est originale, tout comme la construction du roman, qui se fait morceaux par morceaux, mêlés à de coupures de presse, voire même des dessins. L’histoire est racontée du point de vue de Hal par son soi du futur avec une précision indéniable. L’ensemble nous plonge dans un flou artistique temporel et efface les frontières entre passé, présent et futur. De cette façon, tout s’enchaîne de manière cohérente et extrêmement fluide et donne envie de tourner les pages pour comprendre le parcours des héros. Cela contribue à l’addiction du roman où une fois commencé, il est impossible de s’arrêter jusqu’à l’obtention de la vérité.
Aidan Chambers, à travers Hal, explore de nombreuses questions philosophiques, ce qui accentue le contraste entre son personnage et celui de Barry. En effet, Hal très terre-à-terre, veut toujours avoir réponse à tout mais se considère comme quelqu’un de banal. Face à lui s’oppose Barry, très insouciant, toujours en quête de nouvelles aventures et qui s’ennuie très facilement de la routine. Ces deux garçons que tout oppose vont pourtant se compléter à merveille. Ils se construiront une bulle dans laquelle ils se sentiront invincibles l’espace d’un instant.
Été 85 est donc un hymne à l’adolescence qui raconte l’histoire d’un premier amour qui, de prime abord, semble parfait, mais qui finira par heurter la réalité. De ce fait, il aborde des thématiques beaucoup plus profondes et qui font réfléchir. C’est un voyage rempli d’émotions qui remet en perspective la vie et la mort à travers le plus pur et le plus beau sentiment : l’amour.