Cette nouvelle assurance lui a visiblement permis d’écrire tout le reste de l’album. Eddy de Pretto est loin d’avoir déjà tout raconté. Des anecdotes de sa jeunesse en cité le nourrissent encore aujourd’hui. En plus de « La Zone« , le titre »Créteil Soleil » parle des changements de sa ville natale tandis que sa chambre d’ado n’a pas bougé. Parallèlement, dans l’excellent titre « Val de Larmes« , il dénonce le délit de faciès et le racisme des forces de l’ordre dont il a été témoin en tant que personne blanche.
Les chansons non-évoquées dans cet article, sont intimistes. La plume du chanteur est toujours efficace et saisissante. L’ensemble de l’album est plus coloré, plus posé, plus chanté, plus conté. Moins introspectif que le premier, À tous les Batards raconte des histoires, celles d’Eddy, mais pas que.
Enfin, la chanson « Tout vivre » est une sublime conclusion à cet album. Eddy justifie le temps qu’il lui a fallu pour l’écrire, sans pour autant s’excuser. Les dernières phrases que l’on entend alors sont « Et maintenant me revoilà, je remet mon cœur en vente, je vous d’mande d’en prendre soin, au rayon des maux d’urgence. Et maintenant me revoilà, avec le deuxième dans les bras… Faites bien des écoutes d’avance, le troisième j’y arriverais p’t’être pas… »
Ce second album est un sans faute. Il ne nous reste que trois choses à faire : espérer entendre Eddy de Pretto pendant longtemps, savourer ce deuxième album comme un excellent cru qui ne ternit jamais et espérer qu’on puisse le retrouver sur scène comme prévu à la fin d’année.