Il y a 34 ans, la chanteuse Dalida mettait fin à ses jours. Malgré une fin de carrière brutale, elle appartient, aujourd’hui encore, à la catégorie des monuments de la chanson française.
Dalida : une personnalité à la voix méditerranéenne
Dalida, de son vrai nom Iolanda Gigliotti, naît au Caire le 17 janvier 1933. Elle est rapidement immergée dans le monde de la musique. Effectivement, son père est premier violon de l’Opéra du Caire. Alors qu’elle se destine à devenir actrice, Dalida est élue Miss Égypte à 21 ans. Cette élection lui permet de faire ses premiers pas dans le cinéma. Elle jouera dans deux films dont Le Masque de Toutankhamon de Marco de Gastyne. Voyant du potentiel chez la jeune actrice, le réalisateur lui conseille de se rendre à Paris pour y faire carrière. Pourtant, ce n’est pas dans le cinéma que Dalida excellera mais bien dans la chanson.
Alors qu’elle chante dans un cabaret parisien, elle est repérée par Bruno Coquatrix en 1956. Celui qui vient d’acquérir l’Olympia l’invite à passer un concours de chant. Il s’agit d’une belle opportunité pour Dalida puisqu’elle sera repérée cette fois par Lucien Morisse, le directeur des programmes d’Europe 1. Avec lui, la chanteuse sortira le titre Madonna, très vite accompagné de Bambino qui rencontrera un franc succès. La carrière de Dalida est désormais lancée : à l’Olympia, elle fait les premières parties de Charles Aznavour et Gilbert Bécaud. Petit à petit, les Français tomberont sous le charme de la voix rauque, mélodieuse et aux accents méditerranéens de la chanteuse. Une magie qui opère également à l’étranger.
Une carrière et une réussite internationales
Durant sa carrière, la chanteuse produira des chansons qui rencontreront un véritable succès en France. Quand on n’a que l’amour (1957), Paroles…paroles… (1973), Mourir sur scène (1983) : les tubes de Dalida s’enchainent et plaisent tant par leur rythme rapide ou lent que par la diversité des mélodies. La chanteuse sait aussi s’adapter aux modes musicaux de son époque. Lors de la vague yeye, le titre Itsi bitsi, petit bikini sorti en 1960 en témoigne.
De même pour le disco que Dalida sera parmi les premières chanteuses françaises à exploiter dans les années 70. En 1975, la chanson J’attendrai est vendue à plus de 400 000 exemplaires et le titre Monday, Tuesday…Laissez-moi danser (1979) deviendra l’un des succès les plus emblématiques de Dalida.
Si Dalida est fortement appréciée en France, elle l’est aussi à l’étranger. En effet, la chanteuse ne se contente pas seulement de chanter dans la langue de Molière. Elle le fait en anglais, en allemand, en hébreu, en japonais ou encore en espagnol. Grâce à cette capacité, une multitude de ses titres atteindront la tête des classements dans d’autres pays. Cela a été le cas pour le titre Am Tag als der Regen kam, sorti en 1961 et arrivé en première place de ventes en Allemagne.
Dalida : une vie tourmentée
Le triomphe musical de Dalida ne rime malheureusement pas avec sa vie personnelle. Tout au long de son existence, la chanteuse connaîtra des échecs amoureux. Avec Lucien Morisse d’abord dont elle divorcera, puis avec Jean Sobieski, dont la relation ne durera que deux ans. Dalida entretiendra d’autres relations mais toutes seront infructueuses. Elle devra même faire le deuil de trois de ses partenaires qui se sont donné la mort de manière tragique.
À 54 ans, la chanteuse se sent de plus en plus seule. Malgré sa popularité et ses réussites commerciales, elle est exténuée. Elle qui déclarait vouloir « choisir [s]a mort aussi » dans Mourir sur scène le fera dans la nuit du 2 mai 1987. Près de 40 000 personnes ainsi que des personnalités comme Brigitte Bardot, Jacques Chirac ou Alain Delon lui rendront un dernier hommage pendant ses funérailles, le 7 mai 1987.
Dalida a marqué les esprits et ses chansons résonnent encore aujourd’hui. Elles sont reprises par d’autres artistes tels que Mika ou Monica Bellucci. Des pièces de théâtre ainsi que des expositions lui sont aussi dédiées. En 2016, c’est le film biographique Dalida de Liza Azuelos qui la mettra en avant et qui retracera son histoire.