4.0 out of 5.0 stars

 

Meilin Lee, une jeune adolescente sino-canadienne de 13 ans, découvre qu’elle peut se transformer en panda roux lorsqu’elle submergée par de très fortes émotions. 

La puberté racontée par les studios Pixar

Après le très moyen Luca (notre critique ICI) sorti au début de l’été 2021, les studios Pixar reviennent avec leur nouveau long-métrage consacré à l’adolescence : Alerte Rouge réalisé par Domee Shi, à qui l’on doit le délicieux Bao (Oscar du Meilleur court-métrage d’animation en 2019).

 

Suite spirituelle de l’excellent Vice-Versa du grand Pete Docter qui traitait déjà de l’adolescence, Alerte Rouge traite avant tout de la famille, de l’amitié, mais surtout des problématiques liées à la puberté, particulièrement féminine, d’émancipation brutale et de changements corporels car la particularité de notre héroine, c’est qu’elle se change en… panda roux dès qu’elle ressent une forte émotion !

Une équipe 100% féminine !

L’originalité de ce film c’est qu’il a été dirigé par une femme ! La réalisatrice Domee Shi est la première femme à être à la tête d’un long-métrage au sein des studios Pixar. 

 

Que ce soit dans l’animation, le scénario, les décors, les textures, la photographie ou encore la production, Domee Shi était entourée exclusivement d’une équipe entièrement féminine.

 

Enfin pas tout-à-fait car le grand Pete Docter (Soul, Là-haut, Vice-Versa) veillait au grain pour leur donner quelques précieux conseils en tant que directeur créatif chez Pixar. Il a d’ailleurs confié que le film était « un des films les plus efficaces que les studios Pixar ont jamais produit » en soulignant l’intelligence dont a fait preuve cette équipe 100% féminine.

Rosalie Chiang, la voix originale de Meilin Lee, et la réalisatrice Domee Shi

L'influences des mangas et de l'animation japonaise

Domee Shi remercie la célèbre mangaka Rumiko Takahashi (Ranma 1/2, InuYasha) d’avoir bercé son enfance et qui a eu un énorme impact dans sa vie : « Elle m’a en quelque sorte donné l’espoir, en tant que jeune fille  “geek” d’origine asiatique de 13 ans vivant au Canada, de pouvoir dessiner pour gagner ma vie et réussir. » Une influence qui se fait ressentir dès les premières minutes lorsque Mei se transforme en panda roux et on ne peut s’empêcher de voir une inspiration directe du manga culte Ranma 1/2.

Rona Liu, la chef décoratrice du film, avoue même qu’elle a été beaucoup influencé par Sailor Moon de la mangaka Naoko Takeuchi : « Sailor Moon a eu une grande influence parce que je me souviens que lorsque je sortais de l’école, je me précipitais à la maison pour pouvoir regarder la série, l’enregistrer et la regarder encore et encore. J’adorais ses couleurs pastel. »

 

Bien que Ranma 1/2 ait grandement influencé l’équipe créative du film, on peut repérer d’autres références à l’animation japonaise comme par exemple La Traversée du Temps réalisé par Mamoru Hosoda ou encore Mon Voisin Totoro de Hayao Miyazaki qui a beaucoup inspiré entre autre la création du panda roux.

"La Traversée du Temps" de Mamoru Hosoda (2006)

Une histoire quasi autobiographique

En observant le personnage de Meilin, on devine assez rapidement qu’elle est librement inspiré de l’adolescente qu’était la réalisatrice quand elle avait 13 ans et lorsqu’elle vivait à Toronto au Canada avec ses parents au début des années 2000. Fort heureusement qu’elle ne s’est pas transformée en panda roux à cet âge là. Imaginez le bordel ! 

 

D’origine sino-canadienne, Domee Shi a imaginé le film en puisant toute son inspiration dans sa vie personnelle, dans la culture chinoise, les films de Kaiju, le cinéma asiatique et occidental et bien évidemment les mangas et l’animation nippone.

meilin-lee_alerte-rouge_pixar_plumculture
domee-shi_alerte-rouge_pixar_plumculture.jpg

Oui, mais pourquoi un panda roux ?

Après son court-métrage Bao, Domee Shi voulait continuer a explorer la relation mère-fille, mais cette fois-ci du point de vue de l’enfant. Mais elle voulait également raconter une histoire pour la jeune fille de 13 ans qu’elle était, lui dire que c’est normal que son corps se métamorphose et que tout le monde passe par là. Dès lors, l’idée du film lui est venue et celle de faire muer Meilin en panda roux [en anglais, les « pandas roux » sont traduits par « red pandas », les « pandas rouges », NDLR] dès qu’elle traverse de fortes émotions était la parfaite métaphore pour la puberté : ils sont roux, poilus, maladroits mais aussi adorables (Disney doit être ravi de vendre des peluches !). En plus de ça, le rouge (ou roux) est la couleur idéale pour accompagner la puberté. Le rouge, c’est la couleur de l’adolescence : celles du premier amour, du sang des premières menstruations (une première pour un Pixar !) ou de la colère aussi. 

Du Billie Eilish et du Mandalorian pour la BO !

Certain.e.s ont pu remarquer en visionnant la bande-annonce que Meilin et ses copines sont fans du célèbre boys band les 4*Town ! Le tout premier boys band fictif imaginé par les studios Pixar !

 

Pour les besoins du film, Domee Shi et son équipe ont dû faire appel à une grande figure de la chanson : Billie Eilish qu’on ne présente plus. Et pour l’aider dans cette tâche, son frère Finneas O’Connell la rejoint pour écrire et composer pas moins de 3 chansons intitulées « Nobody Like U », « 1 True Love » et « U Know What’s Up ».

Connu pour avoir composé la BO de la série Star Wars The Mandalorian, Ludwig Göransson s’est chargé quant à lui de composer près de 30 musiques pour accompagner le film. Une bande-son joyeuse, colorée, rythmée et qui possède de très beaux thèmes à écouter d’urgence !

De l'animation à couper le souffle et des personnages hauts en couleurs !

Alerte Rouge se démarque littéralement par ses couleurs ou par son esthétisme inouï proche d’un anime japonais. Les personnages, les décors et l’animation sont absolument magnifiques. Donnant l’impression qu’on voyage à travers de beaux tableaux.

 

Autre point important : la qualité du rendu des expressions faciales digne d’un anime où les yeux des personnages « très kawaii » scintillent comme des étoiles. Du jamais vu dans un Pixar !

Le véritable point fort du film est sans nul doute sa palette de personnages hauts en couleurs ! Tiraillée entre une maman autoritaire, un père aimant, ses trois meilleures copines ou encore le boys band dont elle est absolument fan, notre héroine ne sait plus où donner de la tête dans cette quête spirituelle vers la puberté, même s’il aurait été d’ailleurs plus intéressant qu’ils gagnent plus en profondeur.

Même si on est loin de chefs-d’œuvre comme Vice-Versa ou encore Toy Story, Domee Shi offre aux spectateur.rice.s avec Alerte Rouge une œuvre à la portée universelle à la fois drôle, touchante et totalement jouissive ! Encore un grand Pixar à découvrir (malheureusement) sur Disney+.

Categories
Suivez-nous
Newsletter
En cochant cette case, vous confirmez avoir lu et accepté nos conditions d'utilisation concernant le stockage des données soumises via ce formulaire.
Articles tendances

Comments