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365 jours : le film érotico-révoltant de Netflix

1.0 out of 5.0 stars

Un mafieux italien séquestre la femme de ses rêves pendant un an et la met au défi de tomber éperduement amoureuse de lui…

Un film italo-polonais a enflammé Netflix dès sa sortie en juin dernier : 365 days (365 dni). Il narre l’histoire de Massimo, le parrain de la mafia sicilienne qui décide de kidnapper et séquestrer Laura, dont il a aperçu le visage en rêve après avoir frôlé la mort. Fou d’amour et de désir pour elle, il lui impose un défi : si elle n’est pas tombée amoureuse de lui d’ici un an, elle sera de nouveau libre. En attendant, elle est condamnée à le suivre partout et à rester sous sa surveillance.

Ce film ne cache pas sa prétention dès le début en reprenant tous les stéréotypes qui ont fait le succès passé de 50 nuances de Grey : un homme séduisant et riche cherche à gagner les faveurs d’une jolie jeune femme qui s’amuse à défier son autorité de mâle dominant. Même la séquence du bal masqué est plagiée sans honte. Cependant, 365 days est à des années-lumière de la saga dont il prétend s’inspirer. Laura est une figure féminine plate et creuse qui pense gagner du pouvoir et en caractère en dilapidant l’argent de Massimo dans des vêtements de luxe, ce qui ne fait que la rabaisser à la femme-objet vénale et superficielle. Elle défie Massimo (et surtout sa libido) pour tenter de tirer avantage de sa situation de prisonnière haut de gamme. Finalement, elle ne résiste que très peu et lui donne satisfaction avec une facilité déconcertante. Elle semble même réclamer la soumission dès l’instant où ils couchent ensemble, comme si elle n’attendait que ça depuis le début.

Parallèlement, le personnage de Massimo est aussi vide que sa partenaire. Il se résume au bel homme torturé, imbu de lui-même qui pense que l’argent et le pouvoir lui confèrent tout comme acquis, notamment les femmes et le sexe. Être sexy et riche suffit pour absolument tout. Mais tout de même, le mafieux a une once de conscience : être un salaud oui, mais uniquement envers ceux qui l’ont mérité. Être un homme abject est vraisemblablement excusé s’il revêt le costume de justicier de temps en temps.

Outre le néant caractériel des protagonistes principaux, le scénario rase les pâquerettes et soulève des dizaines de problématiques alarmantes sur la société et l’image des femmes : la culture du viol, banalisation du viol et des agressions sexuelles, un consentement inexistant (Massimo dit à Laura à plusieurs reprises qu’il ne la touchera pas sans son accord, alors qu’il passe son temps à lui toucher les seins et à mettre constamment sa main sur sa gorge …), les femmes-objets soumises… n’en sont que les plus flagrants. La totalité d’une heure cinquante de ce film est, au mieux, un mauvais film pornographique professionnel à peine censuré. Le pire reste à venir : un deuxième (voire un troisième) volet seraient prévus.

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